Mai 1950 : achat par Emile De Schepper
Une lettre datée 26 avril 1950, envoyée depuis Libourne par Emile De Schepper à son épouse à Gand (Belgique), nous apprend que le lendemain la propriété nommée Château La Tour Baladoz allait changer de main. Le domaine situé à Saint-Laurent-des-Combes, comprend une maison de maître, maison de vigneron, chai, cuvier, vignes (5ha 56ares) et carrières. Le nom Valados apparaît dans « Le Producteur » dès 1841 et dans la première édition du « Féret » de 1850 sous Baladoz. De 1874 à 1922 le domaine se retrouve sous le nom de Château Baladoz; après, suite à la construction d’une tour Château La Tour Baladoz.
Il est mentionné au départ entre les 1er et 2ème crus de Saint-Emilion, plus tard comme grand cru. La dixième édition du Féret caractérise la propriété ainsi : « Remarquablement bien situé, le Château Tour Baladoz occupe un point culminant du pays et offre au visiteur une vue panoramique superbe, aux murs en terrasse.
Etabli en entier sur un sol très argilo-calcaire, reposant sur le roc, ce vignoble, d’une contenance de 5 hectares environ, complanté des cépages les plus fins du pays, produit un vin très généreux, très bouqueté, moelleux, extrêmement fin, vin complet et parfait se présentant en tous points comme « grand premier cru ». Sa production est d’environ 15 à 18 tonneaux. »
De 1950 à 1984
Le nouveau propriétaire consacre les premières années à la rénovation des chais et aux travaux nécessaires à la vigne. La gestion du domaine est déléguée à un régisseur, Emile De Schepper ne faisant que 3 à 4 visites annuelles à son domaine. Le vin est exporté uniquement en barriques vers la Belgique pour une mise en bouteilles à Gand dans les chais de commerce du propriétaire.
A partir de 1970, Emile se fait assister par son fils aîné, Firmin, qui peu à peu deviendra responsable du domaine. Il opta rapidement pour une politique plus qualitative et le vin ne cessa d’accroître sa réputation.
De 1984 à nos jours
Cela faisait déjà quelques années que la famille De Schepper cherchait à agrandir la propriété. Finalement, en 1984, une occasion se présenta : 3ha 74ares formant la propriété « Roquettes Mondottes ». Les parcelles se trouvant toutes voisines de Tour Baladoz, la décision fut facile à prendre. L’ensemble totalisa environ 9 hectares. Suite au décès de Firmin en 1987, c’est Jacques qui mena à bien la réunification totale des deux propriétés en un seul ensemble. Le cuvier de Tour Baladoz se vit agrandi avec de nouvelles cuves en inox. Avec la nomination d’un nouveau régisseur, Jean-Michel Garcion, en 1992, la quête vers une qualité supérieure s’intensifia.
Loin de se reposer sur leurs lauriers, la nouvelle équipe instaure dans le vignoble un travail rigoureux, convaincu que l’avenir de Château Tour Baladoz c’est l’excellence ! Chaque détail compte; après avoir recherché de faibles rendements, les raisins sont récoltés manuellement à un stade de maturité parfait et sont triés sur le volet avant d’accéder au chai. Les vinifications en petites cuves permettent le suivi par cépages et par parcelles. Le choix des barriques est fonction des spécificités de chaque cuve. Bref, les mots d’ordre sont rigueur et exigence.
En 1999 un nouveau chai à barriques vint enrichir les moyens techniques indispensables à l’élaboration d’un grand vin. Pendant plus d’un mois la roche fut taillée mais le résultat final est à la hauteur des espérances. Le dernier millésime repose dorénavant dans les meilleures conditions pendant 12 à 18 mois (suivant les millésimes) avant d’être mis en bouteille au château. Ancienneté de la propriété, qualité du terroir et maîtrise de l’ensemble de la chaîne, de la culture à l’embouteillage, assurent la grande noblesse et la renommée de ces vins.